Emanuele Egildo
Mandoline de Concert Emanuele Egildo N°544 de 1925
Egildo Emanuele (1866-1955), luthier italien, aurait été un disciple de Luigi Embergher. Toutefois, contrairement à son maître supposé, il aurait exercé l’essentiel de sa carrière en France dès le début du XXᵉ siècle, à l’exception probable d’un apprentissage à Rome.
Entre 1899 et la fin des années 1940, Emanuele fait preuve d’une profonde maîtrise des instruments et des recherches théoriques d’Embergher. Bien qu’il s’en inspire, il ne les reproduit pas à l’identique.
Préférant se concentrer sur une gamme plus restreinte, il conjugue qualité d’exécution et maîtrise des coûts.
Son travail, bien distinct de celui d’Embergher, témoigne d’une forte personnalité, perceptible dans chacun de ses instruments : principalement des mandolines, mais aussi des bandurrias et des guitares.
Son approche visait à offrir une qualité équivalente, voire supérieure, pour un prix plus accessible. Il y parvenait notamment en simplifiant les ornements et les finitions, souvent plus modestes, tout en privilégiant des bois de meilleure qualité pour les modèles intermédiaires.
Cette approche lui a valu le surnom mérité de « l’Embergher français ».
La magnifique mandoline proposée ici, datée de 1925 et portant le numéro 544, est un exemple remarquable de son savoir-faire. Entièrement d’origine et signée à l’intérieur, elle incarne un modèle intermédiaire. Elle est équipée de renforts, d’une plaque de protection en écaille, d’un chevalet compensé en ébène et d’une table en épicéa d’une grande beauté.
Le fond de l’instrument est composé de 21 côtes en érable, un bois qu’Emanuele affectionnait particulièrement pour ce type de construction.
La sonorité de cette mandoline est impressionnante : puissante et résonnante, tant dans les graves que dans les aigus. Cela est renforcé par une touche évidée, brevetée par Giovanni Battista Maldura en 1884 – une innovation également adoptée par Embergher pour ses propres créations.
En illustration, le dessin technique du brevet d’invention de la touche et du chevalet signé Giovanni Battista Maldura (1884).
(Source : Lorenzo Lippi)
Cette sublime mandoline de concert, numérotée 544 et réalisée par Egildo Emanuele en 1925, est aujourd’hui proposée à la vente.
En excellent état de conservation et parfaitement fonctionnelle, elle offre une sonorité exceptionnelle qui saura ravir les musiciens comme les collectionneurs passionnés.
Caractéristiques techniques :
- Table : Épicéa
- Fond : Érable
- Manche : Érable
- Touche : Ébène
- Largeur au sillet : 27,5 mm
- Radius : Romain
- Frettes : 24 frettes
- Diapason : 340 mm
- Profil : Romain
- Pickguard : Acétate de cellulose imitation écaille
- Pays de fabrication : Italie / France
- Année : 1925
- Finition : Naturelle
- Décorations : Repères de touche en pastilles de nacre blanche / Fileterie en bordure de table et de rosace
- Détails : Très fine fente de table réparée / Légères traces d'usure et d'utilisation normales à la vue de son ancienneté / Très bon état / Livrée en étui d'époque
Comme tous nos instruments, cette mandoline a été réglée avec soin.
Ainsi elle possède un très bon confort de jeu.
Avec une sonorité puissante, dynamique, riche, percutante, pleine d'harmoniques, avec un très joli timbre, une superbe résonance et bon sustain, cette mandoline comblera de joie les musiciens.