Emanuele Egildo
Mandoline de Concert Emanuele Egildo Modèle B de 1912
Egildo Emanuele (1866-1955) aurait été un disciple italien de Luigi Embergher. Contrairement à ce dernier, il aurait exercé toute sa carrière de luthier en France dès le début du XXe siècle, à l'exception de son apprentissage présumé à Rome. Tout au long de sa production, de 1899 à la fin des années 1940, Emanuele aurait montré une connaissance approfondie des instruments d'Embergher ainsi que de ses recherches théoriques.
Bien qu'il reprenne le modèle de ses instruments, il chercherait à développer une gamme plus concise, alliant qualité et prix abordables. Sa main, tout en étant différente de celle d'Embergher, refléterait une personnalité puissante qui transparaît dans tous ses instruments, notamment les mandolines, les bandurrias et les guitares.
Nous notons également qu'il était très familier avec les grands maître romains de la mandoline comme De Santis ou Maldura dont il reprendra le système de touche évidé et ses chevalets brevetés.
Emanuele aurait ainsi choisi de proposer des instruments offrant plus qu'Embergher à un prix inférieur en faisant certaines concessions sur les décorations et les finitions, souvent moins précises, mais avec une sélection de bois supérieure pour les instruments d'entrée de gamme et intermédiaires. C'est pour cette raison qu'il serait surnommé « l'Embergher français ».
Par ailleurs cité dans le dernier ouvrage sur la mandoline française rédiger par le couple Sinier de Ridder, les instruments d'Emanuele Egildo, ne manquent pas de se faire complimenter une fois de plus.
Ici voici un modèle B présentant 18 côtes en Palissandre et une table dans un très bel épicéa doté d'une plaque en écaille façon parchemin.
Ce modèle présente également une touche évidée ainsi que le chevalet breveté par Maldura. Un signe évidement de la volonté d'Emanuele de rechercher la meilleur sonorité pour ses mandolines.
Caractéristiques techniques :
- Table : Épicéa
- Fond : Palissandre 18 côtes
- Manche : Érable
- Touche : Ébène
- Largeur au sillet : 26 mm
- Radius : Romain
- Frettes : 24 frettes (+1 frette zéro)
- Diapason : 330 mm
- Profil : Romain
- Pickguard : Écaille en forme de parchemin
- Pays de fabrication : France
- Année : 1912 (N°240)
- Finition : Naturelle (manche vernis finition palissandre)
- Décorations : Tête plaquée en ébène / Filets érable-ébène en bordure de table et sur la rosace / Rosace incrustée de motifs de vague en nacre blanche / Repères de touche en nacre blanche
- Détails : Traces d'usures et pocs normales à la vue de son ancienneté / Leger affaissement au niveau de la touche concert, normal également à la vue de la tension et du temps, ce qui n'impacte en rien le son et la jouabilité / Bon état de conservation / Livrée sans housse
Comme tous nos instruments, cette mandoline est entièrement restaurée, réglée et totalement jouable.
Elle possède par ailleurs un confort de jeu très agréable, avec une action très confortable.
Montée avec des cordes en filets plats Fisoma Supersolo Light fabriquées par Lenzner, cette mandoline a un son équilibrée, avec un timbre sublime, de belles harmoniques, un très bon sustain et une très bonne projection !